Sahel: le risque d’une guerre civile généralisée

Sahel: le risque d’une guerre civile généralisée

Plus un conflit dure – comme ceux de Libye et du Sahel – et plus il s’enracine davantage, générant les causes de son auto financement et de son expansion géographique. Il devient une activité lucrative pour tous et pas uniquement les rebelles. Se transformant en business, il est alors une source de revenus financiers et de prestige politique pour chaque partie. Il tend alors à se perpétuer.

Coordonner les approches et les actions des médiateurs est plus facile à dire qu’à mettre en œuvre. Harmoniser leurs politiques, ou plus modestement leurs approches sous le leadership d’un envoyé spécial des Nations Unies, reste l’idéal. Un idéal souvent torpillé, démagogie ou amateurisme, perversion ou naïveté.

Internationalisation de ‘’la guerre de tous contre tous’’

Avec l’entrée de la Turquie en Libye, qui y rejoint deux ou trois autres pays du Moyen Orient, l’internationalisation de ‘’la guerre de tous contre tous’’ est confirmée.

Avec le sommet Russie – Afrique de Sotchi en octobre dernier, des relents de guerre froide se confirment. Celui de l’Otan en décembre 2019 à Londres, en abordant le Sahel a corsé cette évolution.

Ce contexte diplomatique constitue-t- il une chance pour le Sahel et la France d’accélérer la résolution de la crise ? Ou une catastrophe avec de nouveaux réfugiés, des armes et d’autres dommages collatéraux?

Aplanir la scène politique intérieure

Quand bien même certains de ses dirigeants ont une très bonne connaissance de la réalité de la crise et de ses enjeux régionaux et internationaux, le Sahel reste indigent diplomatiquement et militairement.

Dans une ère de recherche de résultats, se  plaindre ne suffit plus et la victimisation, n’apportant pas de solution.

S’enfermer dans ces carcans idéologiques en ignorant 60 ans d’indépendance et donc de responsabilité politique, fut elle à minima, n’aide pas non plus. Cette mode politique fragilise les cohésions nationales et le moral des armées où elle sème les doutes dans les rangs. Pire, elle revigore les rebellions.

A cet effet, et pour une plus grande efficacité, les soutiens extérieurs – diplomatiques et militaires – doivent venir en appui aux seules politiques qui visent une plus forte cohésion nationale. Aucune politique militaire ne peut réussir si le front intérieur est lézardé. Aplanir la scène politique intérieure est un ingrédient contre les incursions armées.

Rassurer les groupes d’intérêts politiques, économiques et sociaux

Il s’agit de rassurer durablement les régions à particularismes et les groupes d’intérêts politiques, économiques et sociaux. Ce sont là des étapes obligées en temps de guerre. L’élargissement et la consolidation de la base politique et sociale des gouvernements, comme l’initie le président Ould Ghazwani en Mauritanie, est à promouvoir dans l’urgence.

Avec réalisme et courage, la résolution des crises malienne et burkinabè, priorités du Sahel, est possible. Elle devrait hâter le règlement des conflits au Sahel, laissant la Libye au ‘’Moyen orient compliqué’’ et aux énormes enjeux qui y sont liés.

 

Source Mondafrique

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