Ce 11 Octobre 2022, M. Sylvain Itté, nouveau ambassadeur de France au Niger a organisé au niveau de sa résidence, un déjeuner de presse suivi d’une conférence de presse. Une quarantaine (40) de médias nigérien était présent. Le conseiller de coopération et d’Action Culturelle, M. Luc Fabre de même que la directrice de l’Agence Française de Développement, M. Cynthia Méla ont également pris part aux échanges.

Dès l’entame de ses propos, le diplomate français a tenu à rappeler que la France est le premier partenaire technique et financier du Niger avec plus d’un (1) milliard d’euros d’investissement par an. « Le bilan de cette coopération n’est pas nécessairement parfait. Il y a des erreurs que nous avons identifiées et analysées, nous allons nous atteler à les corriger » a précisé Sylvain Itté.

Coopération pour le Développement

En répondant aux questions posées par les journalistes, la directrice de l’Agence Française de Développement (AFD), Mme Cynthia Méla a pour sa part invité les représentants des médias Nigériens à se rendre davantage sur le terrain de mise en œuvre des projets pour s’enquérir des résultats obtenus, pour jauger si les résultats sont en adéquation avec les sommes injectées. A ce niveau, elle a particulièrement encouragé les journalistes à jouer un rôle de veille tout en les incitant à relever les actions susceptibles d’être améliorées.

La directrice de l’AFD a saisi l’occasion pour rappeler que l’ensemble des projets financés par son institution sont dit-elle alignés aux expressions politiques du gouvernement Nigérien. Elle a également souligné les axes d’intervention de son institution qui comptabilise actuellement 58 projets en cours d’exécution. Concernant les priorités d’actions ils sont de l’ordre:

• Du renforcement de l’accès à l’eau et à l’énergie (+ d’un million de personnes bénéficient actuellement d’un accès amélioré à l’électricité);
• De l’Amélioration de l’accès à l’éducation (partenariat avec le Ministère de la Formation Professionnel ou encore l’Université Abdou Moumouni) et la Santé ;
• De la sécurité Alimentaire et du développement rural.
• De la prévention des conflits et du soutien à l’Etat de Droit ;

Coopération Culturelle

Lors des échanges relatifs à la coopération culturelle, il est ressorti qu’actuellement, la France comptabilise plus de 1000 étudiants nigériens, alors que les demandes de visa enregistrent une progression de 05 à 08%.

Dans le même ordre d’idées, le chargé culturel de l’ambassade de France au Niger, M. Luc Fabre a indiqué qu’un projet visant à accompagner les médias pour davantage de production est en cours.

Il a en outre indiqué que le patrimoine culturel nigérien est dans un processus de valorisation, ce, à travers notamment le musée Boubou Hama et les artisans. De même, les Centre Culturelle de Maradi, Zinder, Agadez et Niamey, sont constamment animés par des activités artistiques, culturelles, etc…

Coopération Militaire

Plusieurs questions d’actualité ont été formulées à l’endroit de Sylvain Itté, relativement à la coopération militaire. A ce niveau, le diplomate réfute catégoriquement le terme ‘’Armée d’occupation’’ en faisant référence à la force militaire Barkhane, qui devrait selon lui changer de nom, en vue des prochaines orientations qui lui seront assignées. Sur cet élan, il a martelé que l’Armée française est sous l’autorité des militaires Nigériens auxquels elle vient uniquement en appuie.

S’agissant précisément de la communication militaire, il reconnait qu’elle aurait pu être mieux effectuée, quoique qu’au regard de la souveraineté du Niger, la France n’est point habilitée à communiquer sur ses interventions militaires sur le sol nigérien. Mais elle reste disponible à accompagner explique le diplomate.

Sylvain Itté estime insultant de qualifier la France d’accompagner les terroristes. Selon lui, cette guerre quotidienne contre le terrorisme est complexe en ce sens qu’elle se mène entre autres sur un territoire aussi vaste que l’Europe et avec des moyens très modeste.

Il a profité de l’occasion pour expliquer que contrairement à d’autres pays qui ont une présence militaire très forte et surtout imposante en Afrique, avec des bases militaires pouvant comptabiliser jusqu’à 12 000 hommes, la France, hors mis Barkane a tout simplement quatre (4) bases en Afrique. Qui se présente comme suit :

300 militaires chargé de la formation au Sénégal ;

300 militaires chargé de la formation au Gabon,

1 bataillon de coopération de défense à Abidjan ;

1200 militaires à Djibouti.

Infrastructures et entreprises françaises

En répondant aux journalistes, les cadres de la diplomatie française ont tenu à indiquer que contrairement aux contrevérités véhiculées plus de 80% des fonds alloués aux Niger ne sont pas absorbés par des entreprises françaises dans le cadre de l’exécution des projets.

« Notre coopération est axé sur des investissements sur le long terme. C’est facile de construire des infrastructures. Ainsi, nous préférons miser sur le capital humain qui est plus durable » répondra Sylvain Itté face aux reproches formulés à son pays qui n’a pas investi pour la réalisation de grandes infrastructures au Niger.

S’agissant du manque d’intérêt des entrepreneurs pour le Niger, le diplomate a promis d’accompagner les institutions habiletés dans l’optique de créer un environnement favorable aux investissements étrangers, pas seulement françaises.

Le sentiment anti-français

La question relative au sentiment anti-français a été posée sous toutes les coutures. A ce niveau, l’ambassadeur de France au Niger reconnait que ce sujet a peut-être été sous-estimé quoique pas surestimé.

Source et Crédits Photos : Samira Sabou