L’écrasante majorité des africains au sud du Sahara passe par le Niger pour rejoindre le Maghreb, porte d’entrée vers l’Europe. Dans ce voyage, la traversée du désert est un exercice mortel pour les migrants.

Aucun chiffre n’est disponible sur le nombre de décès de migrants dans le désert. Normal compte tenu de la non maîtrise de l’espace dans le désert, trop vaste et difficile à quadriller par l’armée.

L’OIM annonce avoir secouru au moins 20.000 migrants depuis 2016. Mais, à chaque fois que des secours sont annoncés, des décès le sont aussi. Ce qui donne une idée du nombre de décès dans cette partie septentrionale du Niger désormais considérée par les médias comme un cimetière à ciel ouvert.

Température excessive                                                  

La température à Agadez et Arlit au nord du Niger oscille entre 45 et 50 degré, parfois beaucoup plus et accompagnée d’un vent sec. Que du désert, du sable mouvant, pas d’arbre pour s’y abriter ni de point d’eau pour se désaltérer.

Insécurité

Et avec la multiplication des patrouilles dans le désert, les passeurs roulent à vive allure pour déjouer les check points de l’armée. En cherchant à dribbler les hommes en treillis, ils empruntent souvent des voies beaucoup plus dangereuses. Conséquence, ils se perdent eux-mêmes souvent ou encore c’est le véhicule qui prend un coup. Dans les deux cas, ils abandonnent les migrants en plein désert et chacun se débrouille. « Nous avons décidé de continuer le chemin vers l’Algérie à partir du désert. Nous avons marché durant une trentaine de kilomètres, il n’y avait pas d’eau, on souffrait énormément… Certains tombaient sur le chemin, » nous a témoigné un migrant guinéen qui avoue avoir même bu sa propre urine pour survivre.

Dans le même désert, il y a plusieurs bandes de malfaiteurs et trafiquants de tout acabit (drogue, organes humains, etc) qui peuvent à tout moment vous dépouiller de tout au nez et à la barbe des passeurs. Parfois, ces malfaiteurs sont de mèche avec les passeurs.

La traversée du désert dure 2 à 3 jours. Et laisse les passants à la merci de tout mal. Même à la frontière algérienne ou libyenne, c’est un exercice périlleux pour entrer, la frontière étant de plus en plus gardée. Même si certains arrivent à traverser, bienvenue dans l’enfer du ghetto de l’autre côté où sauf le plus téméraire survit.

M.A

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