En prélude au sommet de Pau (France) qui se déroulera demain, lundi le 13 janvier 2020, en après-midi, un diplomate basé à Niamey, qui a requis l’anonymat nous explique, je cite :  «On ne peut pas laisser un sanctuaire de terroristes se développer au Sahel. La sécurité du Sahel est vitale pour la stabilité de l’Europe. La frontière entre l’Europe et l’Afrique n’est plus le Maghreb, mais le Sahel».

Selon notre interlocuteur, le sommet de Pau devrait se dérouler sous l’égide du  Président Français et seront présents à la rencontre les chefs des Etats du G5-Sahel, le Président de l’Union Africaine et celui Conseil Européen, et le Haut Représentant de l’Union Européenne.

Tel que stipulé des semaines auparavant, il sera question de clarifier le cadre de l’engagement politique des pays africains en matière de lutte contre le terrorisme au Sahel. Ainsi, pour répondre à la dernière demande du Président Nigérien d’accentuer l’engagement de la communauté internationale  au Sahel, un nouveau cadre de l’engagement de l’Union Européenne sera redéfini en termes de stratégies et  d’engagement communs. La mobilisation de l’ensemble des partenaires tournera autour des axes suivants:

-La lutte contre le terrorisme

-Le renforcement des capacités des pays victimes des attaques terroristes

-Accentuer la Présence de l’Etat

-La gestion de l’aide Publique au Développement

Dans le même ordre d’idées, il est déjà convenu que pour spécifiquement  répondre à l’épineuse question de la pauvreté, dans les régions vulnérables, l’Alliance Sahel (France, Allemagne, Banque Mondiale, PNUD, USAID, …) interviendra en marge d’un sommet au courant de l’année 2020 à Nouakchott où les termes d’investissement de 11.6 milliards d’euros au Sahel seront consentis. Aussi, la force militaire d’intervention spéciale dénommée ‘’Takouba’’ devrait être aussi opérationnelle au courant de juillet 2020.

Relativement à la République du Mali, on apprend de notre source, qu’une pression politique sera exercée pour une meilleure intégration des fractions contestatrices de la légitimé de l’Etat. Nous retenons de cet entretien que l’intervention au sahel sera globalement renouvelée, dans ce sens le matériel de communication et de guerre s’adapteront davantage aux besoins des états et ainsi une nouvelle réponse commune, mieux appropriée sera donnée au terrorisme dans le Sahel lors du sommet de Pau.

« Malgré la communication anti occidentale, de surcroit anti française, il est important de souligner que la France a aussi perdu plusieurs dizaines de militaires dans cette guerre contre le terrorisme au Sahel, alors que le coût de revient de la guerre est de l’ordre d’un milliards d’euros par an pour le contribuable français. Toutefois, avec les nouvelles mesures qui s’annoncent, on sait que dans le moyen terme, les pays du Sahel auront le dessus sur cette guerre » soutient notre source pour qui ce sommet sera l’occasion de relever les avancements positifs et de trouver des solutions appropriées aux difficultés constatées.

A titre de rappel, 80% des victimes du terrorisme dans le monde sont des musulmans. Actuellement, le terrorisme au sahel a fait 700 000 déplacés, 2000 écoles fermées et 400 000 enfants déscolarisés.

Toujours selon la même source, l’Etat nigérien tient son territoire malgré les énormes pertes. Pour ce diplomate, la menace est forte parce qu’elle a stratégiquement muté à cause de la forte mobilité des terroristes qui se fondent parfois dans la population, et où ils se dispersent dans tous les sens dans les villages après leurs forfaitures. Ce constat, limite la riposte au moyen de tirs aériens puisqu’il faut à tout prix éviter les bavures, les massacres des populations civiles. « Ce n’est pas une guerre conventionnelle, car si c’était le cas, on la gagnerait très rapidement » martèle notre interlocuteur.

Selon lui, les attaques sur le sol nigérien sont pour le moment à mettre au compte de tentatives de déstabilisation. Il s’agit précisément des attaques contre les militaires, les écoles et les chefs de villages, pour lui, les terroristes veulent déstructurer la société en accentuant la pression sur la population civile.

Source : Samira Sabou