Sadaf Khadija, la première boxeuse d’Iran à monter sur un ring

Une Iranienne sur le Ring

Boxeuse clandestine dans son pays, la jeune femme de 24 ans deviendra, ce samedi 13 avril, la première Iranienne à monter sur un ring. Un symbole pour les femmes du pays conservateur.

«Ça y est, je suis une boxeuse amateure !» Sadaf Khadem n’en revient pas. L’Iranienne découvre, gants de boxe bleus à peine enlevés, sa licence sportive. Celle qui lui permettra de livrer son premier combat officiel, ce samedi 13 avril à Royan (Charente-Maritime), face à la Française Anne Chauvin.

«C’est historique ! C’est le premier combat d’une Iranienne qui est validé, enregistré avec des vrais arbitres par une fédération nationale», assure à l’AFP Mahyar Monshipour, qui coache la femme de 24 ans. Ce dernier insiste : «C’est le premier combat officiel d’une Iranienne» en boxe anglaise. La rencontre entre les deux sportifs remonte en 2017 en Iran, lors d’un entraînement. Parce qu’elle en a assez de s’entraîner sans mener de combats, Sadaf Khadem recontacte quelques mois plus tard l’ancien champion du monde de boxe. Avec une idée bien précise en tête : monter sur le ring.

Un symbole fort

Sa détermination finit par payer. Après trois ans d’entraînements dans la clandestinité, la jeune femme disputera, ce samedi 13 avril, son premier combat officiel. Un symbole fort, quand on sait que la boxe est une discipline sportive réservée aux hommes en Iran. Pour autant, Sadaf Khadem garde en tête le combat à venir. «Pour moi, chaque coup dans la boxe ressemble à un obstacle dans la vie. Les coups que je donne, sont aussi le symbole des pas que je fais dans la vie», raconte-t-elle à RFI.

Comment un tel match a été rendu possible ? «L’idée est venue quand le CIO (Comité international olympique), a sommé les pays, qui ne rendaient pas tous les sports mixtes, à les rendre mixtes dans leur pays sous peine d’exclusion des équipes masculines des Jeux olympiques», explique à l’AFP Mahyar Monshipour. Alors, la Fédération française de boxe et le ministère des Sports ont joué le jeu en donnant les autorisations nécessaires à Sadaf Khadem, qui n’est ni résidente en France, ni Française.

Le saut dans le grand bain

Depuis son arrivée en France, le 6 avril, la boxeuse s’est entraînée dur. «C’est une guerrière. Elle a progressé techniquement», observe l’ancien champion franco-iranien. Ce séjour a aussi été l’occasion pour Sadaf Khadem de rencontrer des athlètes de haut niveau, à l’instar du médaillé olympique Sofiane Oumiha. Une entrée dans le monde des grands dont cette professeur de fitness à Téhéran est peu habituée.

En Iran, où il est interdit de s’entraîner avec des hommes et de participer à des compétitions de boxe, la jeune femme détaille sa routine : «Je donne des cours en journée et pendant mes moments de libre, je m’entraîne cinq à six fois par semaine, soit de la course à pied, soit des entraînements de boxe.» Avant d’ajouter : «Je veux m’améliorer le plus possible, aller le plus loin possible et montrer la voie aux autres Iraniennes pour qu’elles puissent goûter à ce sport», dans un pays où il y a «un énorme engouement pour les sports de combat». Une chose est certaine : la presse iranienne a fait le déplacement et compte bien retransmettre le match en direct.

Source : Ségolène Forgar avec AFP / Le 13 avril 2019



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