Campagne de plaidoyer des 30% des fonds issus du secteur extractif dans l’autonomisation économique des femmes, l’éducation des filles : « Je m’engage et j’engage chacun et chacune, individuellement et collectivement, à s’engager’’ a déclaré la Ministre des Mines du Niger.

Campagne de plaidoyer des 30% des fonds issus du secteur extractif dans l’autonomisation économique des femmes, l’éducation des filles :
RÉPUBLIQUE DU NIGER
FRATERNITÉ TRAVAIL PROGRÈS
Ministère des Mines
 
                                                           DISCOURS DE MADAME LA MINISTRE DES MINES DU NIGER A ABIDJAN
 
                                                                                                                                                                                              Abidjan le 17 octobre 2022
 
Madame la Directrice Régionale Oxfam en Afrique de l’Ouest ;
Mesdames et Messieurs les représentants des Etats membres de l’UEMOA et de la CEDEAO ;
Mesdames et Messieurs les représentants des institutions régionales et nationales ;
Mesdames et Messieurs les représentants de la société civile ;
Mesdames et Messieurs, chers participants,
Distingués invités,
 
C’est un honneur pour moi de me retrouver parmi vous ce jour, en tant qu’Ambassadrice de la campagne des 30%, pour une allocation directe de 30% des fonds de développement issus du secteur des industries extractives, en faveur de l’autonomisation économique des femmes et l’éducation des filles. Je remercie à cet effet OXFAM et l’Association des Femmes du Secteur des Industries Extractives du Niger (AFSIEN) d’avoir cru en mes capacités de mobilisation et de plaidoyer en m’associant à cette campagne. Ma conviction est qu’il faut multiplier les stratégies et les initiatives pour remplir le gap qui existe entre hommes et femmes et s’assurer que tous les fils d’une nation participent activement et bénéficient équitablement des actions de développement.
Mesdames et Messieurs,
Le forum régional multi acteurs qui nous réunit aujourd’hui et ce, pendant six jours, vise à soutenir le travail remarquable des pays dans les domaines de la mobilisation domestique des ressources, du contenu local et d’une répartition des revenus sensible au genre.
Ce forum n’aurait pu se tenir sans le soutien de Oxfam International grâce à son programme régional sur la gouvernance des industries extractives, ainsi que celui de ses partenaires régionaux et nationaux que je vous demande d’applaudir fortement. Qu’ils trouvent ici tous nos remerciements et nos encouragements.
Mesdames et Messieurs,
Cet évènement se tient à un moment ou nos Etats sont à l’épreuve avec les affres du terrorisme qui sape nos initiatives de développement. Un terrorisme qui nous a fait perdre beaucoup de nos concitoyens, un terrorisme qui a occasionné de nombreux déplacements des populations, qui sème la désolation dans nos villes et campagnes, un terrorisme qui sape le moral de nos troupes. Je voudrais profiter de cette tribune pour relever la coopération remarquable que nous avions tissée avec nos partenaires de toujours et qui nous a permis de renforcer les capacités humaines et opérationnelles de nos forces de défense et sécurité.
Je voudrais aussi rendre hommage à tous ceux qui ont eu à en payer le prix ultime. A ceux qui sont encore au front, je les encourage et les assure de notre soutien et notre accompagnement pour qu’ils continuent à engranger des succès sur l’ennemi. C’est le prix à payer pour garantir l’intégrité de nos pays. C’est l’effort à faire pour que nos pays puissent mieux organiser l’exploitation de nos ressources naturelles pour assurer le développement de nos pays.
Mesdames et Messieurs,
Comme vous le savez, l’Afrique est un continent caractérisé par un sous-sol riche en matières premières, notamment minières et pétrolières, avec des réserves parmi les plus importantes au monde.
En effet, l’Afrique dispose des plus grandes réserves mondiales de nombreux minéraux, tels que le platine (87% des réserves), le chrome (79%), le phosphate (72%), le cobalt (60%), le manganèse (52%), l’or (46%), la bauxite (30%) et l’uranium (25%). Le continent occupe également la deuxième place pour ses réserves en diamants (42%), vanadium (30%), zircon (29%), tantale (23%) et arsenic (20%).
Dans le domaine pétrolier, sa production représente 11,34% de la production mondiale.
Paradoxalement, ces importantes réserves participent jusqu`ici très peu à l’essor socio-économique sur le continent.
Or l’objectif global en matière de politiques minières et pétrolières de la plupart des pays est d’amener les industries extractives à contribuer de manière significative à leur développement socio-économique.
C’est à ce titre qu’il faut comprendre l’AGENDA 2063 de l’Union Africaine qui se veut un cadre commun pour une croissance inclusive et un développement durable pour l’Afrique à réaliser à l’horizon 2063.
De même, dans le cadre de l’amélioration de la gouvernance des secteurs des mines et du pétrole, la loi Modèle de la CEDEAO sur l’exploitation Minière et le Développement des Ressources Minérales et sa Stratégie de mise en œuvre » ont été adoptés en juin 2019 à ABUJA, afin de promouvoir une nouvelle approche du développement intégré pour l’exploitation des ressources minières.
Cette Loi ainsi que toutes les Loi minières et pétrolières de nos différents pays, ont fait une motion spéciale sur le Contenu Local car le diagnostic du secteur des Industries extractives montre pour la plupart des cas, l’insuffisance de la prise en compte des intérêts des communautés riveraines des zones d’activités minières. Un contenu local qui exige d’investir dans les capacités du secteur privé local, dans le capital humain et dans un environnement inductif facilitant la collaboration entre investisseurs internationaux et opérateurs nationaux.
 
Mesdames et Messieurs,
L’implantation d’une industrie extractive a toujours suscité d’énormes attentes des populations des localités concernées en termes d’amélioration de leurs conditions de vie. Malheureusement cette implantation s’accompagne de conséquences néfastes sur l’environnement.
C’est pourquoi pour tenir compte des orientations majeures de développement socio-économique des collectivités locales, les dispositifs légaux prévoient la rétrocession d’un pourcentage (de 15% au Niger) des revenus tirés des activités minières au budget des collectivités territoriales riveraines des activités minières, en vue du financement du développement local.
Le développement local constitue un enjeu majeur pour les populations locales impactées par les activités minières. Autant elles s’attendent de bénéficier d’emplois décents et rémunérateurs, autant, elles considèrent que leurs conditions de vie doivent être améliorées conséquemment, à travers notamment des routes, des infrastructures de santé, d’eau, d’éducation, etc. C’est pourquoi, une bonne politique de Responsabilité Sociale d’Entreprise (RSE) et l’exécution de programmes sociaux miniers et pétroliers dans les communes hôtes, sont des gages d’une acceptation sociale et assurent une exploitation minière et pétrolière dans des conditions de stabilité et de coopération mutuellement avantageuses pour tous les partenaires.
Ces retombées, ainsi que les investissements sociaux consentis par les sociétés minières et pétrolières dans le cadre de la RSE, doivent être utilisées pour garantir le développement durable et la stabilité des communes-hôtes des exploitations minières et pétrolières.
 
Mesdames et Messieurs,
La participation à part égale des femmes à la vie publique et politique des pays est à la fois une question de justice sociale et un moyen de promouvoir la redevabilité en matière d’égalité entre les sexes et les droits des femmes.
Des études démontrent que le leadership des femmes est essentiel pour garantir l’émergence et le développement d’une société.
C’est dans cette optique et en vue d’une meilleure prise en compte des couches vulnérables que Oxfam en Afrique de l’Ouest, en collaboration avec ses partenaires régionaux et nationaux, a initié des activités dont « la campagne des 30% » pour une allocation directe de 30% des fonds de développement issus du secteur extractif dans l’autonomisation économique des femmes et l’éducation des filles et « un dialogue régional visant à renforcer les mécanismes de renforcement de la mobilisation domestique des ressources et le contenu local dans la région de l’Afrique de l’Ouest ».
Comment s’assurer que les fonds issus des activités minières, rétrocédés aux collectivités sont investis pour répondre à la sensibilité genre ? S’il est vrai que les plans de développement communaux mettent l’accent sur des investissements sociaux communautaires importants tels que centres de santé, écoles, eau-assainissement, etc., il y a lieu aussi de s’interroger sur leur adresse spécifique aux femmes.
 
En effet, peu de femmes sont actives dans les industries extractives pendant qu’elles sont nombreuses à en subir les effets néfastes comme la dégradation de l’environnement. D’où l’intérêt de mettre l’accent sur l’éducation, la scolarisation et le maintien de la fille à l’école, l’autonomisation et l’entreprenariat des femmes, gages d’un développement durable et équilibré de nos pays.
 
Mesdames et Messieurs,
Ce forum s’inscrit donc dans la droite ligne de l’intégration des industries extractives dans l’économie de nos pays. La mobilisation doit, par conséquent, être de taille. Afin d’éviter un effet « feu de paille », il est important d’asseoir un mécanisme inclusif de veille et de ripostes ainsi qu’une stratégie adaptée, permettant de répondre aux enjeux et défis des différents acteurs et actrices du secteur des industries extractives.
Je félicite une fois de plus Oxfam et ses partenaires pour leurs initiatives en faveur d’une meilleure gouvernance des ressources naturelles que nous savons non renouvelables.
En espérant que la collaboration sera fructueuse entre les acteurs, que les échanges seront nourris d’initiatives intéressantes et porteuses, Je déclare lancée la campagne 30%, la mobilisation domestiques des ressources et la valorisation du contenu local.
Je m’engage et j’engage chacun et chacune, individuellement et collectivement, à s’engager dans cette campagne de plaidoyer des 30% des fonds issus du secteur extractif dans l’autonomisation économique des femmes, l’éducation des filles ainsi que le renforcement de la mobilisation domestiques des ressources et le contenu local.
Vive la Coopération internationale
Je vous remercie.
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