« Incontestablement le Niger reste debout dans cet environnement sous régional particulièrement troublé» explique le Ministre de la Défense Nationale, M. Kalla Moutari, qui a bien voulu répondre à quelques questions de MIDES.NIGER.COM.

« Incontestablement le Niger reste debout dans cet environnement sous régional particulièrement troublé» explique le Ministre de la Défense Nationale, M. Kalla Moutari, qui a bien voulu répondre à quelques questions de MIDES.NIGER.COM.

Une guerre asymétrique contre le terrorisme au sahel : le Niger reste debout face à un adversaire caché dans la cité

De prime à bord, le Ministre Kalla Moutari a tenu à rappeler qu’en 2015, au plus fort de la crise du Sahel, le chercheur, Ibrahim Yahaya Ibrahim disait dans son intervention, lors du colloque international ‘’Carrefours sahariens’’ à Oran : « le Niger a été épargné. Comparée aux autres pays, l’armée nigérienne est opérationnelle de manière permanente dans la région, à cela s’ajoute une coopération effective avec des puissances militaires, dont la France et les Etats-Unis» fin de citation. 

Sur cet élan, le Ministre de la Défense Nationale souligne que quatre (4) ans plus tard, bon gré mal gré : le Niger reste debout!

Ainsi, défiant tous les facteurs de  vulnérabilité, dans un contexte de crise sans précédent au Sahel, et entre les coups d’Etat du Burkina Faso, du Mali, et les départs précipités de dirigeants emblématiques que sont le guide Lybien, ou le Président soudanais El Béchir,  le Niger tient son souffle grâce à des politiques sécuritaires promptes, adéquates et efficaces.

Pour ce faire, les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) ont joué un rôle très important en déjouant des tentatives de déstabilisation. C’est ainsi que de nombreux terroristes et des kamikazes ont été neutralisés.

Des politiques de coopération militaires régionales et internationales pour favoriser la souveraineté et assurer la stabilité du pays

Concernant la coopération militaire, le Ministre Kalla Moutari est catégorique : «Dès les premières insurrections djihadistes au Sahel, nous étions bien conscients que nous ne pouvons pas lutter seuls contre l’éclosion de mouvements extrémistes (Boko Haram, Al Quaïda,  l’Etat Islamique au Grand Sahara, Aqmi)».

Selon lui, très vite les efforts ont été mutualisés avec d’autres Etats pour éradiquer les assauts qui visent à  porter atteinte à la légitimité des Républiques et des territoires prédéfinis après l’ère coloniale.   

C’est ainsi, que pour protéger ses 5.650 km de frontières le Niger a engagé son armée sur tous les fronts contre les djihadistes, en se positionnant aux côtés du Nigeria, du Cameroun et du Tchad, mais aussi aux côtés du Burkina Faso et du Mali.

En outre, un arsenal institutionnel a été créé dans l’optique d’éradiquer le fléau terroriste. C’est au vue des volontés politiques nationales, régionales et internationales qu’il a ainsi été créé  la force mixte multi­nationale en passant par le G5 Sahel, les Casques bleus de la Minusma ou la force française Barkhane.

« L’objectif visé par notre armé reste celui de contrer les groupes terroristes en améliorant la collaboration entre les différents États, notamment par l’échange de renseignements et une meilleure surveillance des frontières » martèle le Ministre de la Défense. Il assure que pour la protection des civiles, notre Etat s’est doté des moyens matériaux à la fine pointe de la technologie, tandis que les techniques militaires sont assurées à travers la coopération militaire. Cette approche logistique permet de former sur place un nombre important de contingents prêt à riposter à tout instant

Pour lui, le Niger peut se targuer d’avoir habilement conservé  l’intégralité de son territoire, puisque la sécurité intérieure tient bien le cap. Et, cela est le résultat de la promptitude des décisions politiques, l’appui des partenaires et la mise en place de dispositifs sécuritaires idoines.  Le pays a pris ses  dispositions pour éviter de rééditer le scénario de Kidal au Mali, ou encore les affrontements et les scissions  à la Libyenne. Mieux, les éventualités de conflits intercommunautaires à l’image de celles vécues entre les peulhs et les Mossi au Burkina sont pour le moment circoncises. Alors que le pays n’a pas encore enregistré une tentative d’assaut de milices sur la capitale, tel que ce fut le cas récemment chez nos voisins tchadiens, mais la vigilance reste encore de mise.

Toujours concernant la coopération militaire, le Ministre de la Défense, a  rassuré en soulignant qu’actuellement, les Forces Armées Nigériennes (FAN) garantissent la sécurité et l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire et en déployant jusqu’à 4000 militaires  sur un seul front par exemple

Un bilan relativement satisfaisant

« Nous n’oublierons jamais nos enfants tombés à Balley Béri, près de Tongo- Tongo les armes à la main ce 14 mai 2019. Cependant, bien qu’aucune vie humaine n’est à minimiser, nous pensons que le Niger peut se targuer de tenir encore le coup dans cette guerre asymétrique contre le terrorisme au sahel, face à un adversaire caché dans la cité» explique le Ministre de la Défense Nationale.    

A ce niveau, il a tenu à lever certaines équivoques ethnocentristes qui sont dit-il à tort imputés à la gestion militaire.   

« A l’image de l’administration et de la société nigérienne, il est simple de faire un parallèle quand à mixité des membres de la famille militaire.  D’ailleurs, chaque fois qu’un de nos soldats tombent au front c’est l’ensemble du Niger qui pleure un fils tantôt née à Diffa, à Tillabéry, Niamey ou à Zinder… Nous défions quiconque de prouver le contraire » a clarifié le ministre de la Défense Nationale.

Dans le même ordre d’idées, il soutient que dans un contexte de guerre, la politique ne doit pas être une arme pour fallacieusement monter des ‘’identités’’ ethniques contre le Gouvernement central. « Nous y veillons. Nous tenons à préserver et à maintenir la sécurité intérieure et régionale. L’Etat se donne tous les moyens régaliens pour palier à toute éventualité visant à déstabiliser la quiétude sociale » a-t-il dit.   

Une gestion sans ambage des réfugiés et des déplacés internes

Aussi, au courant dudit entretien, le ministre Kalla s’est dit relativement satisfait de la gestion adéquate des conséquences sécuritaires autant de la part de nos populations, que de nos départements ministériels concernés.

En janvier 2018, le Niger comptabilisait quelques 310 626 réfugiés et personnes déplacées au niveau de la moitié des huit (8) régions du pays. Ainsi, de la région d’Agadez à celle de Diffa, de Maradi et de Tillabéry on enregistre un poids supplémentaire sur les ressources déjà maigres des populations locales dont il a salué l’hospitalité et le courage.

Par la même occasion, M. Kalla Moutari a honoré le professionnalisme et le mérite des soldats nigériens qui n’ont jamais été mêlés où cité dans des affaires d’exactions.

Un Effort de guerre sans précédent face à une chute des cours des matières premières

N’a-t-on pas coutume de dire que la sécurité n’a pas de prix ? C’est au regard de cette maxime que le Ministre de la Défense précise que l’effort de guerre consenti par notre Etat s’élève à 15% des ressources budgétaires en  2018, sans oublier que dans le soucis d’équilibre social et sécuritaire, 18% du budget national ont également été alloués aux secteurs de l’agriculture et de l’élevage qui occupent 80% de la population.

Pourtant au début des menaces terroristes, le budget alloué à la Défense et à la sécurité était de 10%. La hausse graduelle de 5% a permis l’acquisition de moyens aériens et terrestres qui permettent au Niger d’assurer la maitrise de la situation.  Cependant, au vue de l’ampleur que prennent les menaces nos moyens et nos investissements demeurent insuffisants.

« Néanmoins, nous maintenons nos efforts financiers malgré une conjoncture financière difficile, marquée par la baisse du prix du kilogramme d’uranium qui s’est commercialisée en 2017 à 50 364 FCFA le Kg contre 63 850 FCFA le Kg en 2016, alors que le Kilo était à 73 000 FCFA en 2012, c’est sans compter les violentes  chute des prix du pétrole » relève le ministre.

Conclusion : Perspectives d’avenir face à la guerre contre le terrorisme

S’agissant des perspectives d’avenir face à cette lutte contre un ennemi invisible, il revient selon le ministre à son gouvernement et à ses partenaires de s’engager résolument dans le processus de renforcement des capacités des pouvoirs publics. Il s’agit d’accentuer  la proximité des services publics en matière de justice, de santé et d’éducation.

Toujours dans le cadre de sa politique de lutte contre le terrorisme le Gouvernement favorise le recrutement local dans la fonction publique, tandis que les restrictions économiques liées à l’état d’urgence au niveau de la Région de Diffa ont été suspendues sans qu’un compter qu’un plan de relance de l’économie a été engagé.

« Il revient d’abord à l’Etat et à ses partenaires de concevoir des politiques de démobilisation et de réintégration sociale des terroristes, en particulier  ceux qui ne sont pas impliqués dans des crimes graves. Il est aussi nécessaire que nous puissions consulter les victimes pour éviter les cycles de vengeances » a conclu le ministre, Kalla Moutari.

Propos recueillis par MIDES-NIGER.COM

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